Le grand secours
Le grand secours / Thomas B. Reverdy - Flammarion, 2023 - 317 p. ; 21.50€ (prêté par Frédé, merci !)
"Il est 7 h 30, sur le pont de Bondy, au-dessus du canal. C'est un de ces lundis de janvier où l'on s'attend à ce qu'il neige, même si ce n'est plus arrivé depuis très longtemps. Sous l'autoroute A3 qui enjambe le paysage, un carrefour monstrueux, tentaculaire, sera bientôt le théâtre d'une altercation dont les conséquences vont enfler comme un orage, jusqu'à devenir une émeute capable de tout renverser." (4ème de couv.)
L'auteur déploie son roman Comme dans une tragédie : unité de temps (une journée), unité de lieu (un quartier et un lycée en REP à Bondy). Un lycéen réservé, Mo, et secrètement amoureux de Sarah, une prof de Français courageuse et ses collègues qui essaient néanmoins de remplir leur mission, un écrivain un peu paumé qui est invité ce jour-là pour intervenir dans les classes, la police dépassée et un environnement délétère, les réseaux sociaux... Roman choral, véritable tragédie, tous les évènements de cette journée vont converger vers un final fatidique, une émeute.
Constat sans appel de ces quartiers abandonnés, une société malade qui tente de canaliser la pauvreté dans des périphéries, sans espoir. Roman sombre qui offre aussi quelques sourires et des moments d'espoir. et qui fait la part belle à la littérature.
J'ai bien aimé ! A lire !!!
« Traverser la nationale et passer sous l'autoroute », c'est ce qu'elle a écrit au-dessus de son plan envoyé par mail. Un dessin au feutre. Et vu d'ici, en effet, c'est assez clair. La nationale qui longe le canal depuis Paris passe sous une espèce d'échangeur. L'autoroute A3 se scinde là pour envoyer vers la N3, à droite et à gauche, des rampes qui descendent et tournent en pente douce, et font une véritable voûte au-dessus du carrefour où les rues de la ville rejoignent les deux fois trois-voies de la nationale. Des feux orchestrent le ballet des files interminables de voitures et de bus qui se croisent ici chaque matin."
"D'une langue vive comme le feu qui embrase le quartier, le romancier dessine avec une acuité sans concession cet état des lieux. Il nous fait partager la colère et la tristesse de la jeunesse, la violence policière, le racisme ordinaire, la persévérance et le courage des professeurs, seuls face à la charge de plus en plus lourde qui leur est imposée, et qui tentent le tout pour le tout dans des classes de 36 élèves avec l'espoir toujours chevillé au corps d'accomplir leur mission." (France Info)