Neverland

Neverland / Timothée de Fombelle - L'iconoclaste, 2017 - 16€ - 116 p. (bibli, prêté par Chantal)

Neverland, c'est le pays imaginaire de Peter Pan. L'auteur décide de "partir un matin d'hiver en chasse de l'enfance." "Je voulais la mettre à la lumière, la regarder, pouvoir en faire le tour. Je l'avais toujours sentie battre en moi, elle ne m'avait jamais quittée. Mais c'était  le vol d'un papillon obscur à l'intérieur : le frôlement d'ailes invisibles dont je ne retrouvais qu'un peu de poudre sur mes bras et mon cou, le matin." (p. 11) (tiens, c'est rigolo, je n'avais pas lu la quatrième et je m'aperçois que j'ai fait le même choix qu'eux pour la présentation !)

Voilà. Le ton est donné. Ce livre ne peut pas se raconter, c'est une traversée poétique et sensible de l'enfance, les mémoires infimes d'un monde qui est toujours en nous. On s'y retrouve souvent, on s'y perd parfois.

"Je n'ai pratiquement pas de mémoire, et pourtant, il y a un endroit où tout cela reste vivant. L'enfance n'habite pas la mémoire. Elle habite notre chair et nos os. Même abîmés par elle, nous sommes faits de notre enfance, adossés à ses murs sombres. Elle est tout ce qui reste à ceux dont on dit qu'ils n'en ont pas eu.

Je sens encore bouger en moi le corps de l'enfant. Ce corps qui ne s'arrête jamais, petit moulin poussé par une force inconnue." (p.71)

L'auteur décrit d'une manière très poétique les moments forts et les moments minuscules. On est parfois un peu perdu dans la forêt, on a parfois un peu de mal à le suivre mais c'est pour mieux lâcher prise et s'embarquer avec lui dans ce monde de conte, traverser les failles à la rencontre de notre enfant intérieur. Jusqu'à présent auteur de littérature jeunesse/ado, ce livre est aussi un sésame pour comprendre le parcours de cet écrivain.

Au début, j'ai eu un peu de mal à me laisser aller, je ne trouvais pas de fil solide mais c'est peu à peu que la sensiblité m'est apparue et l'écriture est vraiment belle !

A lire ! (vous me direz ce que vous en avez pensé)