Sorcières, la puissance invaincue des femmes

Sorcières, la puissance invaincue des femmes / Mona Chollet - éd. La Découverte - Zones, 2018 - 228 p. 18€  (prêté par Anne... et Pascale, merci )

Ceci n'est pas un roman. C'est un livre qui parle des chasses aux sorcières du XVI°-XVII°, afin de voir ce qu'il en reste aujourd'hui en ce qui concerne la vision que l'on a encore des femmes dans notre société (préjugés, stéréotypes...) et dans nos imaginaires . Elle analyse particulièrement trois aspects de la condition des femmes qui les désignaient facilement comme sorcières et qui continuent encore de nos jours à les désigner comme "différentes" : l'indépendance (veuves et célibataires), les femmes sans enfant et les vieilles femmes, objet d'horreur. 

"(...)en faisant régner la terreur, en réprimant sans pitié certains comportements et certaines pratiques désormais considérées comme intolérables, les chasses aux sorcières ont contribué à faconner le monde qui est le nôtre.(p.13). Ces grandes chasses se sont déroulées à la Rennaissance et des exécutiions ont encore eu lieu fin XVIII° !

extrait : "Érika Flahault parle des femmes qui ont délibérément organisé leur vie, leurs amours et leurs amitiés en dehors du cadre du couple.Ce sont des femmes créatives, qui lisent beaucoup et qui ont une vie intérieure intense : « Elles existent hors du regard de l’homme et hors du regard de l’autre car leur solitude est peuplée d’œuvres et d’individus, de vivants et de morts, de proches et d’inconnus dont la fréquentation – en chair et en os ou en pensée à travers des œuvres – constitue la base de leur construction identitaire. » Elles se conçoivent comme des individus, et non comme des représentantes d’archétypes féminins. Loin de l’isolement misérable que les préjugés associent au fait de vivre seule, cet affinement inlassable de leur identité produit un double effet : il leur permet d’apprivoiser et même de savourer cette solitude à laquelle la plupart des gens, mariés ou pas, sont confrontés, au moins par périodes, au cours de leur vie, mais aussi de nouer des relations particulièrement intenses, car émanant du cœur de leur personnalité plutôt que de rôles sociaux convenus. En ce sens, la connaissance de soi n’est pas un « égoïsme », un repli sur soi, mais une voie royale vers les autres."

"Plus loin, Mona Cholet évoque aussi les hommes qui troquent leur "vieille" femme contre une plus jeune : "la différence d'âge augmente la probabilité que l'homme ait l'avantage sur au moins un de ces plans : social, professionnel, financier, intellectuel. (...). La compagne qui avance en âge a gagné en expérience, si ce n'est en assurance.(...) Un homme qui n'est pas intéressé par un échange d'égal à égal préfèrera alors se trourner vers une plus jeune. Il pourra y trouver une admiration inconditionnelle, plus valorisante que le regard de celle qui le connaît intimement. (...)"   

Je ris !!! 

J'ai été vraiment très intéressée par ce livre suscitant la réflexion et la discussion ! A lire, à offrir !!

Vous pouvez retrouver Mona Chollet dans cette video lors de son passage à la Grande Librairie :

https://www.youtube.com/watch?v=OuI3yFlX7vk