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bouquine-bouquin
28 septembre 2020

Le cas Sneijder

Le cas Sneijder / Jean-Paul Dubois -  Editions de l'Olivier, 2011 - 217 p. ; 18 € (prêté par julie, merci !)

lecassneijder"Je me nomme Paul Sneijder. Je viens d'avoir soixante ans."

" Je devrais être mort depuis le mardi 4 janvier 2011. Et pourtant je suis là, chez moi, dans cette maison qui m'est de plus en plus étrangère, assis, seul devant la fenêtre, repensant à une infinité de détails, réfléchissant à toutes ces petites choses méticuleusement assemblées par le hasard et qui, ce jour-là, ont concouru à ma survie. "

A la suite d'un terrible accident d'ascenseur, Paul se retrouve, en quelque sorte,  à côté de sa vie qu'il trouve médiocre et dérisoire. Il n'aime ni sa femme, ni ses fils, les bessons, qui ressemblent si atrocement à leur mère. Il se demande ce qu'il fait là. En fait, il ressasse un passé douloureux qui le renvoie à une grande lâcheté de sa part et dont il ne peut se consoler. Il passe son temps à collecter et à lire tout ce qui a trait aux ascenseurs (articles de presse, revues...), jusqu'au jour où il se décide enfin à re-travailler...  en tant que... vous le saurez en lisant ce livre ! Sachez cependant que loin d'être un moyen de se reconstruire, ce travail va tout faire voler en éclat.

On reconnaît bien la patte de cet écrivain à l'ironie grinçante et aux multiples disgressions qui nous régalent ! Pauvre Paul Sneijder, c'est vraiment un cas, auquel on s'attache peu à peu, malgré (ou à cause de) ses "accommodements raisonnables" et on le suit avec empathie dans son combat perdu, de perdant.

Et après cette lecture, vous ne prendrez plus jamais l'ascenseur comme avant ! A lire !

Et, quelle chance, il y a plein d'autres livres de JP Dubois à lire !! (une vie française ; l'Amérique m'inquiète ; la succession ; tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon... etc...)

"Avant de s'endormir, Ana s'était mise à mastiquer du chewing-gum au lit. Et chaque soir, pendant une dizaine de minutes, j'entendais le bruit de ses maxillaires et de ses dents s'acharner sur la gomme, la broyer, j'imaginais sa langue tournant et retournant cette masse humide et malléable, cet agrégat d'aspartame. J'écoutais cela en silence et avec une attention soutenue pour ne rien perdre des subtilités d'un pareil concerto.
Et je pensai : " Pourquoi mâche-t-elle ainsi, qui veut-elle mordre à ce point ?"

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