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bouquine-bouquin
29 juillet 2021

Vivre avec nos morts

Vivre avec nos morts - Petit traité de consolation / Delphine Horvilleur - Grasset, 2021 - 222 p. ; 19.50€      (prêté par Chantal, merci !)

vivreavecnosmorts«Tant de fois je me suis tenue avec des mourants et avec leurs familles. Tant de fois j’ai pris la parole à des enterrements, puis entendu les hommages de fils et de filles endeuillés, de parents dévastés, de conjoints détruits, d’amis anéantis… »
Etre rabbin, c’est vivre avec la mort : celle des autres, celle des vôtres. Mais c’est surtout transmuer cette mort en leçon de vie pour ceux qui restent : « Savoir raconter ce qui fut mille fois dit, mais donner à celui qui entend l’histoire pour la première fois des clefs inédites pour appréhender la sienne. Telle est ma fonction. Je me tiens aux côtés d’hommes et de femmes qui, aux moments charnières de leurs vies, ont besoin de récits.»

L'autrice entrelace trois dimensions pour parler de la mort : les récits de morts accompagnées, l'exégèse et la part intime. Ce petit traité de consolation est un grand livre ! A lire !

Nous vivons tous avec des fantômes : « Ceux de nos histoires personnelles, familiales ou collectives, ceux des nations qui nous ont vu naître, des cultures qui nous abritent, des histoires qu’on nous a racontées ou tues, et parfois des langues que nous parlons. »

J'ai bien aimé cet ouvrage ! Dans un style clair, avec des mots justes, de l'humour parfois et une grande sensibilité, il nous apporte des éclairages et des éléments de réflexion sur la mort, celle des êtres aimés et la nôtre.

encore des extraits :

"Le mot H’ayim, la vie , est un pluriel, et dans cette langue, il n’existe pas au singulier. L’hébreu dit que chacun de nous a plusieurs vies, non pas successives mais tressées les unes aux autres, comme les fils qui se croisent tout au long de l’existence et attendent le dénouement pour se distinguer. En hébreu, nos vies font tapisserie, jusqu’à ce que nous puissions en défaire les noeuds en racontant nos histoires."

"(Deux rescapés des camps […] font de l’humour noir sur la Shoah. Dieu, qui passe par là, les interrompt : « Mais comment osez-vous plaisanter sur cette catastrophe ? », et les survivants de lui répondre : « Toi, tu ne peux pas comprendre, tu n’étais pas là ! »

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