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bouquine-bouquin
17 janvier 2023

La ligne de nage

La ligne de nage / Julie Otsuka (trad. de l'anglais (EU) par Carine Chichereau - Gallimard, 2022 - 162 p. ; 19€ (bibli)

lalignedenageLes nageurs et les nageuses de cette piscine en sous-sol se connaissent, respectent les règles et forment une sorte de communauté hors du monde d'en-haut. Chacun.e est connu ici par son prénom et sa ligne de nage. "Là en bas, nous n'appartenons plus qu'à l'une de ces trois catégories : les rapides, les moyens et les lents."  Il y a aussi toutes sortes d'autres nageurs : les brasseurs agressifs, les crawleurs déterminés, les sous-marins furtifs... et il y a Alice, une vieille dame qui ne se souvient plus de tout. Un jour, une fissure apparaît au fond de la piscine. oh, pas grand-chose, mais ce petit peuple est en émoi, surtout quand les choses s'aggraventet que d'autres fissures apparaissent, comme dans le cerveau d'Alice qui va se retrouver à Belavista, un centre pour personnes "démentes". Et le livre bascule dans une autre configuration, la vie d'Alice, ou ce qu'il en reste, sa famille, les résidents du Centre. Puis à petites touches, c'est de sa fille dont il est aussi question, de son rapport distant avec sa mère et de ses regrets de ne pas avoir été là, de ne pas avoir su s'aimer quand on le pouvait ?

Beau récit, ambiance décalée, douce-amère, mélancolique. Le texte est fait parfois d'énumérations savoureuses, de moments de vie. C'est une exploration de la perte de mémoire en fin de vie mais ce n'est pas forcément triste.  J'ai beaucoup aimé !

J'ai pris ce livre à la bibliothèque car c'est l'autrice de "Certaines n'avaient jamais vu la mer", un récit que j'avais beaucoup aimé (et que je vous conseille !). Je n'ai pas été déçue. A lire !

"Vous auriez dû vivre  (qu'est-ce que vous avez fait à la place ? Vous avez joué la sécurité, vous êtes restée dans votre ligne de nage )."

"À l’instant où vous mettez la tête dans l’eau, tous ces bruits disparaissent. Vous n’entendez plus que celui, rassurant, de votre respiration, le battement rythmé de vos pieds, les éclaboussures assourdies de votre voisin qui s’éloigne dans la ligne d’à côté, et de temps à autre, les mesures éthérées d’un refrain qui flotte, tel un rêve brumeux, dans l’air épais aux senteurs de chlore : eh bien, c’est Alice qui fredonne Dancing on the Ceiling en enfilant son bonnet blanc à fleurs. The world is lyrical because a miracle… Mais la plupart du temps, il n’y a que vous et vos pensées, tandis que vous glissez à travers l’eau claire et fraîche." (p.27-28)

 

 

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