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bouquine-bouquin
25 juin 2023

Ce que nous confions au vent

Ce que nous confions au vent / Laura Imai Messina (trad. de l'italien Marianne Faurobert - 10/18, 2023 - 236 p.    (prêté par Claire, merci !)

"Yui lui avait appris que demain, par principe, n'existe pas."

cequenousconfionsauventLors du tsunami du 11 mars 2011, Yui a perdu sa mère et sa petite fille. Elle décide d'aller au mont Kujira-yama car on lui a dit que là-bas, dans un immense jardin, il y a une cabine téléphonique reliée à rien mais dans laquelle, chaque année, des milliers de japonais décrochent le combiné et confient au vent les messages destinés à leurs disparus. Sur place, elle rencontre des personnages attachants, en particulier Takeshi, dont la femme est morte.

Une histoire délicate et poétique sur le deuil, la douleur et de rédemption. L'autrice a voulu rendre hommage à toutes les personnes disparues et à leur famille. Chacun.e avance (ou pas) sur le chemin de la reconstruction, vers un retour à la vie, en goûtant aux bonheurs minuscules. Une belle histoire, touchante, attachante et délicate. (inspirée d'une histoire vraie)

A lire ! J'ai beaucoup aimé, un coup de coeur !

"Pour saisir le combiné de Bell Gardia, il faut se rendre dans le jardin de monsieur Suzuki, dans une petite ville qui se trouve non loin des lieux dévastés par le tsunami. De nombreux habitants sont des rescapés. Tous ont perdu un mari, une femme, des parents ou des enfants. Une douleur muette face à la violence du destin, que monsieur Suzuki, dans son jardin, offre de transformer en mots qui seront portés par le vent jusqu'aux défunts."

"Le téléphone du vent", explique l'autrice "est une métaphore rappelant qu'il est précieux de s'accrocher aussi bien au bonheur qu'à la peine. Que même face aux pertes de la vie, nous pouvons nous ouvrir à tous les cadeaux qu'elle nous fait."

"Elle n'aimait guère évoquer ses zones d'ombre, mais elle avait pourtant fini par les accepter. C'était ainsi qu'elle avait pu prendre à nouveau soin d'elle. (...) Elle le savait à présent : la vie use ; avec le temps, elle provoque d'innombrables failles et ce sont elles qui façonnent l'histoire de chacun, qui suscitent le désir d'aller chercher plus loin pour voir ce qu'elles recèlent. (...)
Ainsi naissait la joie. Elle jaillissait d'un mot restitué qui toujours lui rappellerait l'avant et scellerait l'après. Comme ce vent né juste ici, de ces deux trains qui se croisaient dans la gare de Yokohama, l'un arrivant, l'autre filant dans la direction opposée."

Laura Imai Messina, italienne née en 1981, vit au Japon depuis 15 ans et travaille entre Tokyo et Kamakura, où elle vit avec son mari japonais et ses deux enfants. Docteur en littérature comparée, elle a écrit plusieurs livres sur la culture japonaise. "Ce que nous confions au vent" est son premier roman traduit en français.

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