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bouquine-bouquin
22 novembre 2023

Le Grand soir

Le Grand soir / Gwenaël Bulteau - La manufacture de livres, 2022 - 281 p. ; 20,90 €   (bibli)

legrandsoir22 janvier 1905, c'est l'enterrement de Louise Michel à Paris. Il y a foule. Parmi les ouvriers.ouvrières, une jeune femme, Jeanne, issue d'une riche famille s'est déguisée en ouvrière car elle a fui de chez elle pour épouser la cause du peuple. On ne la reverra plus. Un an plus tard Lucie, sa cousine, va remuer ciel et bas-fonds pour retrouver sa trace et comprendre ce qui s'est passé. Sur fond de violences policières et d'Etat, de lutte de classe, de revendications féministes et de profonde misère, ce récit nous plonge cette période difficile pour le monde ouvrier. Un beau roman noir historique et engagé. A lire !!

"Le jour de la manifestation, des milliers de soldats avaient assuré la sécurité de la ville en gardant les magasins, les banques et les bâtiments publics. Le préfet Lépine conduisait lui-même les opérations. Il n'aurait jamais laissé passer l'occasion d'une telle mise en scène de sa propre gloire. Des régiments de cuirassiers et de chasseurs à cheval bouclaient le quartier République. L'après-midi, les dragons tournaient en cercle sur la place, appliquant la technique du manège Mouquin, empêchant quiconque de s'y rassembler. Rue du Château-d'Eau, un barrage empêchait les ouvriers d'entrer à la Bourse du travail. Les plus véhéments se retrouvaient au poste. Des fantassins repoussèrent les cohortes d'ouvriers dans les rues adjacentes et le long du canal Saint-Martin. Des batailles eurent lieu autour du funiculaire de Belleville, qui fut renversé, mais ce fut à peu près tout. Des balcons de leurs immeubles haussmanniens, les bourgeois contemplaient les événements, friands des détails qu'ils observaient à l'aide de leurs petites jumelles. Ils montraient du doigt des échauffourées, hélaient les gendarmes pour dénoncer les ouvriers réfugiés derrière des portes cochères et applaudissaient quand une escouade poussait devant elle une poignée de prisonniers."

"Il se dirigea vers le quartier de Charonne mais il n'y avait plus de trottoir, plus d'éclairage, plus d'eau courante, rien que des maisons serrées les unes contre les autres, branlantes, en ruine, et plus loin les cabanes en bois dotées d'un toit de tôle, occupées par les vagabonds, les clochards, tous les déchets de la société."

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