Asta

Asta Où se réfugier quand aucun chemin ne mène hors du monde ? / Jon Kalman Stefansson (trad. de l'islandais Eric Boury) - Grasset, 2018 - 490 p. ; 23€  (bibli)

À une lettre près, le prénom d’Ásta signifie « amour » en islandais (ást). C'est vous dire si ses parents voulaient la placer au-dessus de tout.

Sigvaldi tombe d'une échelle. Allongé sur le trottoir, il se rappelle sa vie et celle des êtres qui lui sont chers. Sa femme Helga, plus belle qu'Elisabeth Taylor ; Sigrid, la norvégienne qui l'a sauvé du désastre ; sa fille Asta aussi belle qui fait battre les coeurs ; sa petite fille et d'autres personnages, tous aussi fous d'amour et de questionnements sur l'existence. Comment résumer ce livre ? Il est foutraque, les époques et les personnages se téléscopent, il y a de l'humour, de la douleur, de la passion. Peut-être pas facile pour quelqu'un qui ne connaît pas cet auteur que j'aime beaucoup. Il a une écriture très poétique et violente, à l'image de son rude pays, l'Islande.

A lire !

Si vous voulez, vous pouvez commencer par sa trilogie :  "Entre ciel et terre", la Tristesse des anges" "le coeur de l'homme"

"Je fais évidemment de mon mieux pour dissimuler... ma tristesse en sa présence comme devant n'importe qui. Pour tromper le monde, je m'habille avec élégance chaque fois que je sors. J'allume mon sourire. Je maquille un peu ma tristesse puis je mets mes lunettes de soleil pour que personne ne remarque ton absence au fond de mes yeux." p. 209

« D’ici trente, quarante ans, et crois-moi, ces années passeront plus vite qu’on n’oserait le croire, ce sera comme si ni toi ni moi n’avions jamais existé, malgré tout le bagage que nous portons en nous. Nous mourons et tout meurt avec nous […] Le temps efface tout. C’est une loi implacable. Il t’effacera aussi. Tes soixante, soixante-dix, quatre-vingts années passées sur terre seront effacées, dissipées comme un malentendu. Avons-nous un autre but dans la vie que celui de naître, de tousser deux ou trois fois, puis de mourir ? »