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bouquine-bouquin
7 novembre 2018

Crépuscule irlandais

Crépuscule irlandais / Edna O'Brien trad. de l'anglais (Irlande) Pierre-Emmanuel Dauzat - 10/18, 2012 - 379 p.   (prêté par Anne, merci !)

crépusculeirlandaisDure vie que celle de ces irlandais du siècle dernier ! Ils rêvent tous de partir, de quitter cette campagne humide et boueuse. Certains partent. Dilly se meurt dans un hôpital de Dublin, elle espère la visite de sa fille et se remémore sa propre vie dans le comté de Clare. Jeune, elle a émigré aux Etats-Unis où elle a travaillé chez de riches bourgeois puis elle est rentrée chez elle, en Irlande où elle trime dur à la ferme. Sa fille Eleonora est partie à son tour vivre à Londres où elle est devenue écrivain. Sa mère lui écrit des lettres poignantes d'amour et lui raconte par le menu les soucis du quotidien.

C'est un livre qui a un souffle formidable ! La lecture peut sembler parfois difficile car l'on passe du coq à l'âne et le syle est souvent très proche du langage oral voire même de la divagation des pensées mentales. Mais ça vaut le coup !

et.... j'ai lu ce livre.... en Irlande !!

« la lamentation des mères qui n'en finit pas jusqu'au dernier jour, jusqu'à la dernière nuance bleuâtre, aux fourmis, au crépuscule et à la poussière des mortels ».

"Magnifique roman ! Pauvres irlandais du début du XX° siècle ! La vie de la mère m'a intéressée plus que celle de sa fille, l'amour maternel est infini. Style multiforme, parfois dur à lire, peut être rébarbatif. Je comprends qu'on laisse tomber mais moi j'ai beaucoup aimé." (commentaire de la maman de Anne)

Extrait : "Chère Eleanora, un million de mercis pour tout ce que t'as fait pour moi, et puisse la Nouvelle année t'apporter ce qu'il y a de mieux pour toi, mais souviens-toi, l'amour c'est que des sornettes, le seul amour véritable c'est entre mère et enfant. Les peintures des Italiens, rien que des mères qui tiennent leur bébé et des anges au-dessus, comme le beau tableau de la chapelle de Limerick, ça peut pas être pour rien."

"Je meurs d'envie qu'on ait une bonne causette un jour parce qu'il y a des choses que je voudrais te dire (...). Ça fait mal, cette façon que tu as d'être si distante, toujours à courir loin de nous, courir et courir, vers où ?"

"Crépuscule irlandais tire sa puissance d'analyse d'une étonnante construction en échos. Explorant les liens filiaux, ce roman plonge le lecteur dans les chatoiements d'une écriture pleine de rage, de fièvre, de mélancolie, de détresse, de sensibilité, de saveurs et de drôlerie. Surtout, glissant avec aisance d'une voix à l'autre, d'une langue orale et populaire à une autre, irisée de lyrisme et de poésie (notamment dans la description charnelle de la terre-mère), Edna O'Brien sait donner une allure tournoyante à son récit grâce à l'emprunt de multiples formes d'écriture : flux de pensées, souvenirs, journal et lettres... Autant de viatiques pour dire l'amour ineffable d'une mère et d'une fille d'Irlande." (Le Monde, 2010)

à lire !

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Commentaires
A
Oui j'ai beaucoup aimé, comme d'autres livres d'Edna O'Brien, ("tu ne tueras point", "fille de la campagne"); c'est une romancière qui s'inspire largement de sa vie et de la société irlandaise et qui traite de sujets souvent décriés en Irlande (où elle a fait scandale d'ailleurs) : la condition des femmes, la sexualité ... J'ai découvert cet auteur en même temps que ma mère qui était de la génération d'Edna O 'Brien et il reste des post-it-commentaires sur la 1ère page de certains livres !
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bouquine-bouquin
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