La mer à l'envers

La mer à l'envers / Marie Darrieussecq - P.O.L., 2019 - 246 p. ; 18.50€   (prêté par Gaëlle, merci !)

"C’est sa mère qui l’a convaincue de faire cette croisière. Une façon de prendre de la distance. De réfléchir à son mariage, à son métier, au déménagement à venir. Partir seule avec les gosses. Changer d’air. Changer d’eau. La Méditerranée. Pour une fille de l’Atlantique. C’est plat. Une mer petite. Les côtes sont rapprochées. On a l’impression que l’Afrique pousse de tout son crâne contre l’Europe, d’ailleurs c’est peut-être vrai. Une mer tectonique, appelée à se fermer."

Rose, la quarantaine en questionnements, fait une croisière luxueuse en Méditerrannée avec ses deux enfants.Une nuit, le bateau récupère des migrants dont Younès, un jeune Nigérien à qui elle donne impulsivement le téléphone de son fils.Mais jusqu'où est-elle prête à s'engager ?

Au début de la lecture, j'ai été agacée par l'écriture hâchées, les phrases courtes et sèches. Puis, j'ai appris à connaître Rose, ses interrogations et ses faiblesses, sa vie qui en vaut bien une autre, est-ce la peine d'en changer d'ailleurs ? est-ce la peine de partir ?

J'ai bien aimé. C'est intéressant de prendre le sujet de l'immigration sous autre un angle, celui de l'engagement, ou pas, d'une personne que rien ne destine à cela. A lire ! Vous me direz ce que vous en avez pensé.

"Nous, les humains, avons besoin d'un lit et d'une porte qui ferme. Un domincile. Une adresse sur la planète.

(...) Songe que ce qui est étrange avec un lit et une porte qui ferme, c'est l'élémentarité du dispositif, sa banalité, alors même qu'il autorise cequ'il y a de plus privé en nous, nos rêves, notre nudité, notre sexualité. Y petre seul ou pas, endormi ou éveillé, cauchemarder, ruminer, s'évader peut-être - mais à l'abri."