Rhapsodie des oubliés

Rhapsodie des oubliés / Sofia Aouine - Editions de La Martinière, 2019 - 201 p. ; 18 € (prêté par Nadine, merci !)

« Ma rue raconte l'histoire du monde avec une odeur de poubelles. Elle s'appelle rue Léon, un nom de bon Français avec que des métèques et des visages bruns dedans ».

Abad, treize ans, exilé du Liban avec ses parents, vit à Barbès, rue Léon dans le XVIII°. Il observe sa rue, son quartier, les habitants, et il commente. Il veut une vie meilleure, à la manière d'un Antoine Doinel, il va réaliser ses 400 coups à lui.

Il y a des choses intéressantes mais je n'ai pas été super emballée par l'écriture et parceque j'ai trouvé qu'il y avait vraiment trop de tout. C'est une dénonciation de notre société et du coup l'auteure, généreusement, a mis  toute la misère du monde dans son livre. Les déclassés de toutes sortes ont leur chapitre ou leur paragraphe, comme un catalogue de la misère totale :  les immigrés, les femmes victimes et malmenées, les enfants victimes et malmenés, les services sociaux, les psys, les familles d'accueil, les putes, les femens, les toxicos, les dealers, les islamistes, les vieux seuls, les EPADH... et j'en oublie. Du coup, j'avais une impression de trop et de trop vite et les commentaires du jeune garçon (un peu trop mûr pour son âge) ne me semblaient pas très naturels car ils servaient de prétexte à décrire tous ces laissés-pour-contre. Il y a cependant de bons moments, par exemple quand Abad nous présente les « pseudos-imams façon 2.0 » comme des Barbapapas, les femmes en jilbab comme des Batmans et sa psychologue comme la « dame de l'ouvrir dedans ».

C'est un gros travail et un bouquin généreux qui peut être lu avec profit par des jeunes et qui aurait bien sa place en CDI de lycée. Et vous, qu'en pensez-vous ?

C'est un premier roman. Sofia Aouine est reporter et documentariste, née en 1978 dans les Hauts-de-Seine.

Je l'avais vue à La Grande Librairie et j'avais bien aimé cette femme.