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bouquine-bouquin
30 janvier 2020

Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon

Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon / Jean-Paul Dubois - Editions de l'Olivier, 2019 - 245 p. ; 19€ (prêté par Pascal, merci !)

tousleshommesn'habitentpasPaul Hansen est en prison à Montréal. Il y partage la cellule de Patrick Horton, Hells Angels, un homme et demi qui "s'est fait tatouer l'histoire de sa vie sur la peau du dos - Life is a bitch and then you die - et celle de son amour pour les Harley Davidson sur l'arrondi des épaules et le haut de la poitrine".

Mais n'allez pas croire que tout le roman se limite à la description sans tabou et très réussie de cette vie pénitentière... Car... pourquoi est-il en prison ? Petit à petit, des réminiscences de son passé, distillées avec maîtrise, nous font découvrir ce qu'était, avant, la vie de Paul, ce doux taiseux, fils d'un pasteur danois de Skagen  et d'une militante passionnée de cinéma à Toulouse.

Récit très maîtrisé, nostalgique et désenchanté. L'auteur nous parle avec tendresse, humanité et dérision de ceux qui ratent leur vie, qui ont la poisse. Un sentiment de révolte anime ce livre et ces "petites " histoires entrent en collision avec la "grande histoire" et les dérives de notre époque et les injustices. 

Et j'adore toutes ces disgressions super documentées qui me font piaffer d'impatience !!

A lire !! super bouquin !

C'est un auteur que j'apprécie (il a à peu près mon âge et je me retrouve dans ses thématiques). Il a été grand reporter au Nouvel Observateur (j'avais d'ailleurs bien apprécié son ouvrage "l'Amérique m'inquiète" (qui illustre avant l'heure ce qu'il est advenu de ce pays).

"À cette heure, la prison est endormie. Au bout d’un certain temps, quand on s’est accoutumé à son métabolisme, on peut l’entendre respirer dans le noir comme un gros animal, tousser parfois, et même déglutir. La prison nous avale, nous digère et, recroquevillés dans son ventre, tapis dans les plis numérotés de ses boyaux, entre deux spasmes gastriques, nous dormons et vivons comme nous le pouvons." (p. 11)

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