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bouquine-bouquin
19 août 2020

Dans les geôles de Sibérie

Dans les geôles de Sibérie / Yoann Barbereau - Stock, 2020 - 322 p. ; 20.90 € (prêté par Claire, merci)

danslesgeolesdesibérieOn sait de l'auteur qu'il fût directeur de l'Alliance française d'Irkoutsk oùil vivait avec sa femme et sa fille. On sait son arrestation programmée et la mécanique enclenchée pour le détruire (Kompromat). Mais on sait moins ce qu'il lui fallut de courage (et d'aide) pour s'en sortir. 

De ces années de souffrance et de combat, l'auteur a fait un beau livre d'aventures dans lequel il dénonce le système russe corrompu. Il n'oublie pas non plus ses "frères de galère" dont il parle avec tendresse.

On découvre avec stupéfaction et incrédulité sa ténacité, sa lucidité, son courage et ses ruses pour s'évader, mais aussi sa grande souffrance et sa grande colère face à cette accusation infondée, cette machine à broyer des humains.

   Quand le livre est fermé, on ne peut pas s'empêcher de se dire :  et après,  comment vit-on ?

A lire !

 Dernière minute : "Le Français Yoann Barbereau, qui vit désormais à Douarnenez (Finistère), a appris, dans la nuit du lundi 17 au mardi 18 août 2020, qu’il n’est plus visé par une notice rouge Interpol. Et donc plus recherché. L’organisation internationale a reconnu une « cause politique prédominante » dans l’affaire qui lui a valu d’être arrêté en Sibérie, en 2015." (O.F. 19/08/2020). D'autre part, le 03/04/2020, la justice française a condamné l'état français à lui verser 300 00€ au titre de la "protection dûe aux fonctionnaires et agents publics quand is sont victimes d'attaques."

 

"Nommer les personnages et les lieux importe peu. Je n’ai rien inventé. C’est un film, et ce n’en est pas un. C’est un roman, et ce n’en est pas un. Ce qui importe, c’est le moment de beauté où la littérature rend la vie plus intéressante que la littérature, ce qu’il faut, c’est l’attraper comme on attrape un poignard. La meute lancée à mes trousses craignait que tout finisse dans un livre. Le voilà." (Y.B.)

"Rapidement la rancune contre la société envahit le cœur du détenu. Il s’habitue à haïr cordialement tous ceux qui l’oppriment. Il divise le monde en deux parties : celle dont lui et ses camarades font partie, et le monde extérieur, représenté par le directeur, les gardiens et les employés. Une ligne se forme entre tous les détenus contre tous ceux qui ne portent pas l’habillement des prisonniers. Ce sont leurs ennemis, et tout ce qu’on peut faire pour les tromper est bien. Aussitôt libéré, le détenu met sa morale en pratique. Avant la prison, il pouvait commettre des méfaits sans réflexion, maintenant il a une philosophie à lui, qui peut se résumer dans ces mots de Zola : “Quels gredins que les honnêtes gens !”

 

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