Les choses comme je les vois

Les choses comme je les vois / Roopa Farooki (trad. de l'anglais par Jérémy Oriol) - Actes Sud (Babel), 2015 - 374 p. ; 8.70€ (prêté par Dominique D., merci !)

C'est l'histoire d'une fratrie dans la vingtaine, les parents sont morts. Le frère aîné, Asif, un peu terne, est entièrement dévoué à sa plus jeune soeur ; la deuxième, Lila, a fui la maison, c'est une révoltée, une écorchée vive qui s'emploie à se saborder ; la dernière, Yasmine, est autiste Asperger et mène (et fais mener aux autres) une vie très compliquée... Ceci explique leurs difficultés à vivre. Une vie "en marge", assez solitaire car impossible de s'absenter ou de partager ce "fardeau". Comment grandir et obtenir l'amour de sa mère quand celle-ci est totalement accaparée par cette étrange soeur ? Comment avoir une vie personnelle confiante et stable quand tout tourne autour d'elle et de ses besoins éprouvants ? Comment ne pas prendre le relai quand la mère disparaît ?

Ce roman nous raconte sans tabou toutes ces difficultés en nous donnant la possibilité de comprendre chacun des protagoniste de l'intérieur (avec des flashbacks aussi). Bien sûr, c'est un peu à "l'eau de rose" mais pas grave, ça se lit très facilement et c'est intéressant car bien documenté. J'ai bien aimé qu'elle mette en scène les souffrances du reste de la fratrie (et de la mère).

4ème de couv. : "Asif, Lila et Yasmine sont frère et sœurs. Lila a fui la maison, contraignant Asif à s’occuper de Yasmine, qui n’a pas idée du ressentiment qu’elle cause. Elle voit la musique en couleur et se rappelle si bien tant de choses que parfois sa tête lui fait mal. Elle n’est pas heureuse, et sait qu’elle est spéciale. Un jour, une équipe de télévision vient réaliser un reportage sur le syndrome d’Asperger et la vie de Yasmine. Un roman à trois voix doux-amer et touchant."

A lire  !

"Lila et lui prirent conscience à l'âge respectivement de de cinq et six ans, avec un couragement d'enfants et une résignation d'adultes, que Yasmine, cette pleurnicharde qui faisait des caprices et se tapait la tête contre les murs, leur avait volé leur mère et que celle-ci ne leur reviendrait jamais. Et ils avaient raison."

"Parce que ce n'est pas qu'une question de chance. C'est aussi un choix. On nous a donné de sacrées mauvaises cartes à la naissance, toi, moi et Yas, mais on a dû prendre une décision. On avait le choix entre rester malheureux ou faire le choix de vivre. J'ai fait mon choix, Asif, et toi aussi."