La petite dernière
La petite dernière / Fatima Daas - Notabilia, 2020 - 187 p. ; 16€ (prêté par Françoise V., merci !)
Je porte un nom d'un personnage symbolique en islam.
Je porte un nom qu'il ne faut pas salir, un nom que je dois honorer.
Je m'appelle Fatima Dass.
Jesuis une menteuse.
Je suis une pêcheresse."
"Je m’appelle Fatima Daas.
Je suis française d’origine algérienne.
Mes parents et mes sœurs sont nés en Algérie.
Je suis née en France.
Mon père disait souvent que les mots c’est «du cinéma», il n’y a que les actes qui comptent.
Il disait smata, qui signifie insister jusqu’à provoquer le dégoût, quand il voyait à la télé deux personnes se dire «Je t’aime». (…)
Quand mes sœurs arrivaient à convaincre notre père de nous laisser regarder Charmed à la télé (parce qu’il n’y en avait qu’une de télévision, qui se trouvait dans la chambre de mes parents), il suffisait que la main d’un homme frôle celle d’une femme pour que mon père dise khmaj et change de chaîne illico presto.
Khmaj, ça veut dire pourriture. " (p. 101)
Comment une jeune femme peut-elle vivre une sexualité différente quand elle est élevée dans la religion musulmane et qu'elle est pratiquante ?
C'est le sujet de ce monologue, court récit écrit en petits chapitres qui commencent tous par "Je m'appelle Fatima" et qui nous racontent le mal-être et la difficulté à concilier sa vie perso et son héritage. La jeune femme habite à Clichy, en banlieue, elle a des parents très croyants et 2 soeurs aînées. Elle se découvre une attirance pour les filles impossible à étouffer (elle est d'ailleurs asthmatique) .
J'ai bien aimé ce récit sincère, court et actuel. C'est un premier roman.
Ecoutez-là : https://www.youtube.com/watch?v=1SEKzvcOciE