Kukum
Kukum / Michel Jean - Points, 2019 - 229 p. ; 8 € (prêté par Claire, merci !)
Almanda est née en 1882 au Québec. Orpheline, elle est élevée par un couple de fermiers jusqu'au jour où elle rencontre Thomas, un amérindien Innu. Âgée de quinze ans, elle décide de tout quitter, pour épouser Thomas Siméon (leurs noms leur ont été "donné" par les missionnaires) et part vivre avec cette tribu Innus au bord du lac Pekuakami (le lac Saint-Jean). Elle raconte son adaptation à cette vie rude et solidaire, les chasses, le nomadisme avec les migrations saisonnières puis l'arrivée massive des blancs, le saccage des forêts pour le bois, l'arrivée du train, la disparition de leur territoire, leur confinement en réserve, la fin de la vie libre et riche de ce peuple autochtone. On a même pris leurs enfants de force pour les mettre en pension afin de les "assimiler". "Le pensionnat qui avait essayé de tuer l'indien en eux ne leur avait pas pour autant appris à être des parents. Il ne leur avait laissé que la douleur dans le cœur et la peur dans le ventre... leurs enfants ont grandi auprès de parents en colère..."
« Venir me réfugier au lac, comme ce matin, m'apaise, car il me rappelle qui nous avons été et qui nous sommes toujours. le vent de l'est porte les parfums du Péribonka. Tant que cela existe dans mon coeur, cela vit encore. »
Récit simple et sincère, j'ai beaucoup apprécié l'histoire de cette femme amoureuse et décidée ainsi que la description de cette vie rude en plein accord avec leur environnement. Malheureusement, c'est un peuple (comme tant d'autres) qui a disparu, éradiqué d'une façon impitoyable par les colons. On vibre avec cette femme que rien ne décourage et on se révolte. A lire !!!