A la mesure de l'univers

A la mesure de l'univers chronique familiale / jon kalman Stefansson trad. del'islandais par Eric Boury - Gallimard, 2017 - 437 p. ;22 €    (bibli)

Ce roman est la suite de "D'ailleurs les poissons n'ont pas de pieds", que j'ai lu mais dont je ne me rappelais plus trop... (mais je me souvenais que j'avais bien aimé, j'ai lu presque tous ses bouquins d'ailleurs). Je ne vais pas vous raconter l'histoire car c'est très compliqué, il y a des retours dans le temps, les personnages se choquent et s'entrecroisent sur plusieurs années. ça commence ainsi : Ari revient en Islande, à Keflavik* car il a reçu une lettre de son père disant qu'il allait bientôt mourir. Il retrouve d'anciennes connaissances et d'anciennes douleurs, peu à peu, il va mieux comprendre son passé et l'accepter.

Ce qui est formidable, c'est l'écriture grandiose, poétique, spectaculaire, comme les paysages et le climat, rudes et attachants. Les personnages sont tous des cabossés de la vie, des gens simples, pêcheurs, ouvriers, et l'auteur les prend dans ses bras, les accompagne dans leurs douleurs. Il éprouve une grande compassion pour leurs vies si rudes.

Laissez vous porter par cette langue poétique, lyrique et humaniste et ne cherchez pas à vous rappeler de tout, ça vient à mesure (et pas grave si on n'a pas lu le premier, on peut même avoir envie de le lire après).

*Keflavik : "cette ville excentrée et surprenante, ses quelques milliers d'habitants, son port vide, son chômage, ses concessionaires automobiles, ses camionnettes à hamburgers, et cette terre si plate que, depuis le ciel, on dirait une mer étoilée. Par les matins calmes, le soleil nous offre son éruption muette. (...). Lentement, il se lève et nous sommes vivants." (prélude).

Nostalgique et bouleversant. à lire !